La vie musicale des arabes de la période pré-islamique était centrée sur la Qayna, chanteuse – servante qui joignait à ses talents de musicienne les fonctions d’échanson et de courtisane.

Les Qayna formaient une classe sociale particulière ; elles s’établissaient généralement dans les centres commerciaux importants, ce qui leur permettait de nouer facilement des contacts avec des riches marchants auxquels elles dispensaient boisson, chant et sensualité. Leur art consistait non seulement à réciter les vers des grands poètes de l’époque, mais encore à les chanter, ce qui suppose une connaissance approfondie de la langue et une solide formation littéraire.

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Du point de vue du fond et de la forme, le chant artistique des Qayna se divisait en deux genres : Sinad et Hazadj. Sinad qui traite des sujets sérieux tels que la dignité, l’éloge, la fierté, l’orgueil, la gravité, est composé en longs vers classiques ; Hazadj au contraire est un divertissement visant simplement à amuser l’auditeur ; il est composé en vers classiques courts et accompagnés par des luths, des flûtes ou des tambourins.

Les Qayna étaient élégamment vêtues, parées de riches bijoux. Elles exhalaient le parfum d’essences rares. Elles possédaient en outre une voix enivrante, un visage et un corps parfait. Leur prospérité prouve que l’exercice de leurs talents était fort apprécié dans la société et représentaient une véritable tradition dont les effets se sont fait sentir bien après l’apparition de l’islam jusqu’à pratiquement la fin du neuvième siècle. L’art vocal extrêmement élaboré et diversifié des Qayna est sans doute typique de la vie sociale et musicale de l’époque.

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