Jean-Louis ROBERT
TAKSHASILA
TAKSHASILA – “La ville des tailleurs de pierre” – est l’ancien nom sanscrit du site de TAXILA qui s’élève au pied des montagnes du Cachemire. A l’exception de la chrétienne, toutes les influences dont est pénétrée la civilisation de l’Ancien Monde sont ici rassemblées (Hellénisme, Hindouisme, Bouddhisme, Islam,…).
“Où, mieux qu’en ce site qui lui présente son microcosme, l’homme de l’Ancien Monde, renouant avec son histoire, pourrait-il s’interroger?” en dit Claude LEVI-STRAUSS dans Tristes Tropiques.
Takshasilâ alterne, en brusques contrastes, des moments d’une violence peu commune dans le répertoire de la clarinette – exploration, bien au-delà des limites habituelles, du suraigu , sons complexes, déchirés , fendus , virtuosité “impatiente”, ” nerveuse” , “impétueuse”, “excessive”, avec des passages “très calme”, “plus que lent”, certains d’allure webernienne, d’autres voilés d’orientalisme, incluant fréquemment des cellules de tierces mineures, comme d’étranges appels “statiques”.
La référence “métaphysique”, soulignée par le titre de l’œuvre, ainsi que l’ouverture (particulière de la forme incitent l’interprète – par un libre travail sur les timbres, les phrasés et l’articulation – à rechercher des confluences subtiles d’univers musicaux éloignés dans le temps et dans l’espace. Takshasilâ, dernière œuvre de Jean-Louis ROBERT datée du 14 avril 1979, est dédiée à Henri POUSSEUR à l’occasion de son cinquantième anniversaire.
Jean-Pierre PEUVION
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