Sadi est l’une des figures les plus attachantes et les plus brillantes du jazz en Belgique, il est l’un de nos rares musiciens à pouvoir revendiquer une carrière et une réputation internationales.

A Andenne, où il voit le jour en 1927, son père déchiffre sur un vieux piano buffet laqué de noir, les airs à la mode de la « Novelty Music ». Le gamin est fasciné par les thèmes qu’il écoute, « Rag Doll », de Nacio Herb Brown, « Doll Dance » et « Nola », de Felix Arnt, « Kitten on the Keys » de Zez Confrey. Lié au premier groupe bop européen, les « Bob Shots » (en 1946, Bobby Jaspar et Jacques Pelzer en sont les figures de proue), il figure en 1949 au Festival de Jazz de Paris au même programme que Charlie Parker et Miles Davis.

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A partir de 1950, il ne cessera de travailler à Paris durant une douzaine d’années. Sadi se produit dans les boîtes avec les grandes pointures, de Lucky Thompson à Don Byas, de Kenny Clarke à Stéphane Grappelli et de Martial Solal à Django Reinhardt. Le belge de Liberchies, engage Sadi pour une longue période au « Ring Side » et une séance d’enregistrement le 8 avril 1953, trois semaines avant qu’il ne soit fauché par une hémorragie cérébrale, alors qu’il revenait paisiblement d’une partie de pêche à Samois-sur-Seine.

Sadi, le plus grand vibraphoniste européen, joue trop rarement du piano. Bongoïste et percussionniste, il fut un des rares chanteurs à avoir adapté la langue française au rythme du jazz, indépendamment de son sens prestigieux du big band. La densité de ses arrangements est digne de ceux que réalisèrent pour Count Basie, Neal Hefti, Ernie Wilkins ou Sam Nestico. On le vit beaucoup à la télévision au sein de l’orchestre de Henry Segers mais aussi et surtout dans les fameux « Sadi Show » (de 1969 à 1974).

Sadi (de son vrai nom, Sadi Lallemand) nous a quitté le 20 février 2009.

Marc Danval

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