“Jacques Calonne est un homme orchestre ; c’est peu dire que son œuvre est une caisse de résonance : celle d’une époque pas si lointaine où quelques irréguliers du verbe et du signe peints décidèrent de mêler joyeusement leurs travaux et leurs vies. A Copenhague, Bruxelles, Amsterdam ou Silkeborg, ils retrouvèrent les neiges d’antan, et soudain l’enfance ne fut plus bêtement éternelle : elle fut inflammCaable.

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A force d’épier la danse des sons dans l’air, Jacques Calonne a su dévergonder la musique – cette bourgeoise, cette mijaurée. Arrachant les notes aux partitions où elles s’ennuyaient avec distinction, ce peintre à la baguette leste a composé une œuvre musicale et picturale en trempant ses mains dans la vie jaillissante, à l’état brut – cette matière grouillante, dense, silencieuse et noire comme de l’encre. Et voici que résonne contre la paroi d’une feuille blanche l’écho de vieilles gouttes de son gelées au fond de l’être qui explosent en couleurs, en fluides, en arabesques déliées, en mouvements désordonnés et aléatoires, mais non sans harmonie – compositeur oblige.

Jacques Calonne est un homme qui, à l’image de la vie, n’a pas eu peur de faire des taches. Essuyez vos larmes avant d’entrer, venez vous rincer l’œil ou le tympan, au choix, et vous verrez : après, le signe et le son, tout comme l’espace où ils se démènent, ne sont plus ce qu’ils étaient. C’est d’ailleurs tout le mal, sinon le seul, qu’on leur souhaite ».

Texte de présentation de l’exposition: « Jacques Calonne : Aquarelles, acryliques et encres de Chine (1961-2007) », Galerie Didier Devillez, 19 avril au 19 mai 2007.

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