Michel ” Mickey ” Graillier est né à Lens (Pas-de-Calais) en 1946. C’est pendant ses études à la fac de Lille qu’il découvre le jazz en jouant avec ses amis étudiants, dont Didier Levallet qui l’a dès le début encouragé et aidé. Une fois celles-ci achevées, il monte à Paris alors en pleine ébullition (mai 1968). Le choix entre une carrière dans l’industrie ou la musique ne dure pas très longtemps. En effet, la « chianlit » facilitant grandement les rencontres, il est rapidement contacté par un jeune violoniste bourré de talent, Jean-Luc Ponty, avec qui il tourne deux ans à travers l’Europe.
Suit une succession accélérée de rencontres de créations de groupes parfois éphémères et nombreux enregistrements : d’abord Epistrophy avec Steve Lacy (1970) puis Pianos Puzzle à quatre pianos avec René Urtreger, Georges Arvanitas et Maurice Vander ; Moshi avec Barney Wilen (et sa future épouse Micheline Pelzer, batteur et fille de Jacques, be-bopper liégois qui déjà en 1971 faisait fusionner jazz et musique ethnique africaine). Barney fera appel à Michel en 1989 pour jouer ses magnifiques French Ballads. Libra était le résultat d’une année de travail en duo avec Christian Escoudé au Caveau de la Montagne.

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C’est en 1972 que Christian Vander lui propose de partir dans son vaisseau interstellaire. Ce sera un voyage indescriptible de deux ans. Festival de New York, l’Europe, l’Angleterre surtout et un témoignage : Köntarkörsz à la trouble magie. Une expérience très profonde, avoue-t-il, qui m’aide toujours.
Quand Magma se met en sommeil, il se retrouve free lance, qu’on pourrait traduire par disponible. Il enregistre alors son vrai premier disque sous son nom : c’est Ad Lib, une face en solo libre et l’autre en trio avec Aldo Romano et Jean-François Jenny Clark, ce qui lui vaut le Prix Django Reinhard 1978. Ce trio accompagnera ensuite le saxophoniste François Jeanneau pendant deux ans. Les tournées les amènent naturellement à graver Techniques douces, Ephémère, Jazz a Confronto (Paris Quartet) et à jouer au festival d’Antibes Juan les Pins 1977.

En 1978, c’est la rencontre avec Chet Baker. Michel laisse tout tomber pour le suivre. Dix ans d’aventures de New York au Japon. Chet n’arrête jamais de jouer. Quand Chet disparaît brutalement, ils ont enregistré une dizaine de CD dont le très émouvant Sings Again. Tous les ans, de nouveaux pirates apparaissent qui confirment la complicité qui régnait dans ce groupe minimaliste dans lequel Riccardo del Fra fait chanter sa basse.
Chet disparu, Michel, de nouveau free lance, mais un peu plus mûr, décide de faire un second CD avec Michel Petrucciani, Aldo Romano et Jean-François Jenny Clark, Dream Drops, où il s’essaye au synthétiseur, puis un troisième seul au piano dans l’église protestante chinoise de Paris, pour un label de musique classique : Fairly.

Le goût prononcé de Michel pour les duos l’amène à enregistrer tout récemment Trois Heures du Matin avec le trompettiste Eric le Lann. On peut les entendre dans les clubs parisiens distiller leur musique volontairement intimiste. A l’opposé, c’est dans le quintette de son vieil ami Simon Goubert qu’il peut actuellement s’éclater. Deux CD en sont la preuve : Couleurs de Peaux et L’Encierro. Simon est un très grand batteur, un merveilleux musicien. C’est une chance de pouvoir jouer avec lui, dit-il en concluant : j’espère que ça durera longtemps.

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