« Je sentais un cri infini à travers l’univers et qui déchirait la nature ». Ces mots figurent dans le journal intime d’Edvard Munch, le peintre pionnier de l’expressionisme, après qu’il eut ressenti subitement un profond malaise en regardant le ciel. Son œuvre la plus connue, qui symbolise encore aujourd’hui les angoisses existentielles de notre époque, a été la source d’inspiration du trio Lambinet / De Borman / Prudente, qu’importe finalement le pourquoi de l’ajout d’un « s » au nom du peintre norvégien. Encore fallait-il trouver la clé qui permette aux trois instruments de base (trombone, accordéon et percussions) de fonctionner conjointement.
Le talent des uns et des autres, mais aussi quelques effets électroniques et quelques synthétiseurs, ont servi de ciment pour ériger les fondements mélodiques et rythmiques qui habitent la musique de Munsch.
Avec cet « Entropia » décalé, un titre qu’aurait pu choisir Lars Von Trier, il sera bien question d’un cri. Celui qui s’échappe de nous, sans contrôle, lorsque le stress se trouve à son comble, celui qui formule de la joie, celui que nous sommes parfois bien incapables d’exprimer.
En d’autres notes, l’electro-tension (« Mass Flux », « Martinet » qui vire au techno), la valse triste (« Selena »), la joie communicative (« Stomp ») et même l’apaisement siègent ensemble de façon harmonieuse au sein d’une coalition improbable d’instruments qui ont tous leur propre cri à pousser.
A nous de l’entendre.

Yves Tassin

“l’electro-tension,  la valse triste, la joie communicative et même l’apaisement siègent ensemble de façon harmonieuse au sein d’une coalition improbable

d’instruments qui ont tous leur propre cri à pousser.”

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